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Les tournées du Préfet Gamot (8)

22 Juin 2010, 07:21am

Publié par Fontdayres

4e journée. 11 juillet.
 
De Villefort à la Garde-Guérin.
 
bayard
- En quittant Villefort, la route se dirige vers le Nord 1/4 N.E. Le premier village que l'on rencontre est Bayard, où il y a un pont nouvellement réparé. Avant d'arriver à ce pont, on m'a fait remarquer le reste d'une chaussée romaine qui disparaît dans les murs de soutènement de gauche, ce qui indique que le chemin n'avait pas autrefois la direction actuelle. Cette partie de chaussée est pavée avec de larges pierres granitiques dont le temps a ruiné les arêtes. Ces pierres sont inégales et disposées de manière que les angles saillants sont encastrés dans les rentrants. Quoique à la vue cet ouvrage ne soit pas aussi agréable que d'après la manière actuelle, il donne l'idée d'une grande solidité. Il y a après le pont de Bayard, d'anciennes culées que l'on attribue aussi aux Romains.
 
La côte de Bayard est longue d'une lieue, elle est dégradée et en mauvais ordre. On estime que s'il fallait la réparer à neuf, il en coûterait 150 mille francs.
 

Garde guerin



Au-dessus de cette côte on est sur la plaine de la Garde. Le sol de cette plaine est entièrement granitique. J'ai cru devoir visiter le petit village de La Garde, qui se trouve à peu de distance du chemin sur la droite, parce qu'il renferme des ruines assez intéressantes.
 





On voit d'abord une grande tour carrée ayant à peu près 80 pieds de hauteur, parfaitement d'aplomb et bâtie avec un art qui ne semble pas être celui des
Gardeguerin2modernes. Les pierres sont parfaitement taillées près des arêtes et se joignent exactement, mais les milieux sont en bosse et seulement dégrossis.
 Cette manière de tailler la pierre se retrouve dans beaucoup d'édifices anciens. On a appuyé à cette tour deux murailles qui paraissent avoir formé l'enceinte d'un ancien château presqu'entièrement détruit et dont la construction est moderne. La tradition du païs dit que dès l'an 1300 on appelait cette tour la « vieille tour » et que les ruines qui l'avoisinent sont celles d'un château bâti par le roi Jean. Comme il n'y a aucun mémoire sur le Gévaudan, il est difficile de faire des recherches historiques d'après cette tradition.
 Le village s'appelle la GardeGuérin. Sa situation dans un lieu très élevé, l'enceinte de murailles qui l'entourait et dont une partie existe encore, son église bâtie avec une solidité extrême, tout fait croire que c'était un poste militaire qui a été souvent attaqué et que l'on a fini par détruire.
 
bayardA trente pas de la tour dont je viens de parler, la montagne est coupée à pic et permet à la vue de plonger dans le petit vallon de Planchamp.
C'est une gorge très serrée et très profonde, bordée de roches qui semblent inaccessibles. Une petite rivière appelée la Borne coule dans ce vallon. Au-dessus du village de Planchamp est celui de St-Jean. Ils sont tous deux fort pauvres et d'autant plus mal placés qu'ils n'ont point de chemin pour parvenir à Villefort, chef-lieu du canton dont ils font partie. Je vais m'occuper de rendre leurs communications, si non faciles, du moins praticables.
 Planchamp est le lieu de naissance et de résidence politique de M. Barrot, député du département au Corps Législatif. C'est un homme sage, d'un excellent jugement et dont la bonne conduite justifie la longue confiance de ses compatriotes.
 
 
De la Garde-Guérin à Langogne.

 
-       De la GardeGuérin, on se porte vers le Nord à travers une grande plaine légèrement ondulée, dont quelques points ont des noms particuliers. Ainsi on parvient au Rachas, à la Molette, ensuite à la plaine du Mont. De cette plaine on s'élève sur le champ de Thorn qui est le lieu le plus élevé de ce grand plateau.

bastide-        Cette route, depuis Villefort, est généralement en très mauvais état. La roche y est souvent à nu et tellement sillonnée qu'il n'y a que des chevaux et des mulets qui puissent y passer. Nous avons éprouvé sur le champ de Thorn un vent violent et un froid très vif. Ce passage est souvent impraticable pendant l'hiver.
-        Sur la gauche du chemin, se trouvent les sources de l'Allier [C3]. Le champ de Thorn n'est pas d'une grande étendue et l'on descend bientôt par une pente douce jusqu'à un petit village qu'on appelle la Bastide, sur le côté duquel il y a un grand bois de pins. Ce petit village est sur l'Allier qui fait la limite entre le départemént de l'Ardèche et celui de la Lozère. En quittant la Bastide, la route serpente à droite et à gauche de la rivière. On rencontre les villages de la Veyrune, de Pranlac et de Luc.
Bastide2


-       La partie de route de La Bastide à Luc est moins mauvaise que celle qui précède. Cependant elle est souvent étroite et d'autant plus dangereuse que quelques murs de soutènement se sont écroulés.


-        A Luc, la route devient meilleure.
 
  Après avoir marché une demi-heure, on s'éloigne un peu de la rive gauche de l'Allier et l'on découvre un païs longuement et largement ondulé, au milieu duquel se trouve la petite ville de Langogne.
 
  Les approches de la ville sont bien cultivées en seigle , on y voit même un peu de froment. Ce païs ressemble assez à l'intérieur de la France. Les maisons ne sont point couvertes en schistes, mais en tuiles creuses comme celles de Clermont. Leur extérieur a une apparence de propreté que donnent l'aisance et l'industrie.

5 journée .
 
 
 
Description de Langogne.
Langogne4
 
- La ville de Langogne , comme toutes celles du Gévaudan, a une enceinte de fortifications, composée d'une muraille flanquée de tours. Une partie des tours et des murailles existe encore. Une rue très large remplace les anciens fossés. Celles du milieu sont plus petites, mais deux chars peuvent y passer facilement.
 
GorgesAllierElle est à peu de distance de la rive gauche de l'Allier. La population de Langogne est de 2 440 individus. C'est un chef-lieu de canton et de justice de paix.
 
Le maire. - Le maire est petit homme de 50 ans, sec, billieux vif, ardent, remplissant son devoir avec zèle, étant quelquefois même un peu au-delà. Il se nomme Mathieu. Il pratique la médecine avec assez de succès. Plusieurs dénonciations ont été faites contre lui, elles ont été trouvées sans fondement. Il est fort sévère pour la conscription et rarement sa commune a eu des réfractaires.
 
L' Adjoint. - L'adjoint, M. Fustier de Laubies, est un homme de 45 ans, propriétaire dans les environs de la ville. Il m'a paru avoir du jugement et une tenue convenable.
 
Le Greffier. - Le greffier de la municipalité est un nommé Blanquet. Il ne manque pas d'intelligence et d'activité. Il a été sergent d'infanterie. C'est lui qui commande la garde nationale. Il a de l'influence par son caractère et la confiance qu'il inspire.
 
Lejuge de paix. - Le juge de paix se nomme aussi Mathieu. Il remplit les devoirs de sa place avec zèle et probité. Il est parent du maire. La famille des Mathieu est fort nombreuse à Langogne .
 
Le Curé. - Le curé est un homme de 50 à 55 ans, d'une bonne figure et qui, par sa conduite et son bon esprit, a su mériter une juste considération.
 
Instruction publique. - La ville ne salarie point des maîtres d'école. Ainsi, les garçons pauvres ne reçoivent point d'instruction. Les filles sont plus heureuses. Quatre ou cinq dames ayant appartenu à l'ordre des Ursulines, tiennent un petit pensionnat. Une trentaine de jeunes filles y sont élevées, moyennant une modique rétribution. Et à des heures prescrites, les filles des pauvres viennent y recevoir des secours de lecture et d'écriture. Un ancien professeur de latin est retiré dans une petite chambre de l'ancien couvent des capucins. Il y reçoit une trentaine d'externes à qui il donne des leçons. On m'en a dit beaucoup de bien mais je n'ai vu ni méthode ni classement d'études. Langogne a tout à faire en instruction publique.
 
 
Etablissements publics
 
LangognemairieMairie. - La mairie se tient dans une petite chambre d'une petite maison, sur la place principale de la ville. Cette situation est assez commode pour les administrés, et pour le maire qui est chargé de la police. Les registres et les écritures m'ont paru fort en ordre. L'intérieur du local est malpropre et a un air misérable. On loue ce petit bureau 200 francs par an..
 


Prison
. - La prison est dans une des anciennes tours de la ville. Elle sert à la fois
LangognePrison fort petite, elle suffit à la double destination qu'on lui a donnée.
 
 







Hôpital.
- L'hôpital est celui du département qui se trouve dans le moins mauvais ordre. Il y a une trentaine de lits assez propres. 4 sours dont 2 très vieilles, desservent cet hôpital. Une des vieilles est supérieure. J'ai invité à lui adjoindre une des plus jeunes et à lui laisser le titre sans fonctions. Les pauvres sortaient librement et remplissaient la ville de mendiants. J'ai ordonné qu'ils fussent renfermés. J'en parlerai plus au long à votre Excellence, dans le travail que je me propose de faire sur ces établissements qui, dans le département, sont dans la plus misérable situation.
 
 
Eglise. - L'église est belle et bien ornée. La charité des fidèles ne la laisseEgliselangogne manquer de rien. Cependant le clocher a été abattu pendant la guerre qu'un certain Châteauneuf a faite à tous les clochers de la Lozère. Le portail a souffert de sa chute. En attendant que l'on le rebâtisse, la cloche est suspendue à une croisée latérale du portail et afin d'occasionner moins d'ébranlement, une corde attachée au battant permet de la frapper, afin d'avertir les paroissiens des heures où ils doivent se rendre aux offices.
 
 
Budget de la commune. - Le budget de la commune s'élève à 4 190 francs. Il suffit tout juste à ses besoins. La plus forte partie de ce budget se compose d'un droit de mesurage, affermé pour la somme de 3 110 francs.
 
HallesLangogneMarchés.
- Il y a deux marchés par semaine. Ce sont des froments et des seigles qu'on y apporte plus particulièrement. Le pays environnant produit beaucoup de céréales.
 
 
Industrie, Commerce. - Langogne est une ville industrieuse. Non seulement ses propres habitants et ceux de son territoire s'occupent de la fabrication des serges et de tous les ouvrages de laine qui font l'objet du commerce de l'arrondissement (je parlerai de cette industrie à l'article de Mende), mais encore il existe une fabrique de chaudrons qui occupe beaucoup de monde, à un particulier de la ville. Il fait métier d'acheter de vieux cuivres dans les départements voisins. Il a établi un fourneau pour les fondre et à l'aide d'un martinet que l'eau met en mouvement, il dégrossit la matière et la livre au commerce, prête à être convertie en chaudrons ou autres ustensiles. 25 ou 30 chaudronniers sont occupés dans Langogne à faire tous les ouvrages de leur métier. Ne pouvant suffire à perfectionner tout ce que le martinet prépare, beaucoup de chaudronniers des environs viennent acheter le surplus que les premiers ne peuvent employer.HorlogeLangogne
 
Familles influentes.
- il n'y a point à Langogne, de familles considérables et influentes. M. de Lendau, chez qui j'ai logé, est un ancien militaire, âgé de 60 et quelques années. Il avait émigré. Il vit actuellement avec 10 à 12 mil francs de rentes qu'un héritage lui a donnés. Il n'a point d'enfants et sa femme à plus de 50 ans, J'ai vu chez lui un ancien garde du corps, nommé Du Fayet de Chabannes. Il a aussi 60 et quelques années. C'est un vieux garçon sans fortune qui ne demande que le repos. Toutes les familles jadis riches n'existent plus.
 
Esprit public. - Langogne ne s'occupe point de politique. On fait attention aux prix courants des marchés voisins, soit pour les grains, soit pour les serges. Comme les objets manufacturés sont de nécessité première et que la presque totalité est vendue à l'intérieur, la paix ou la guerre influe peu sur la consommation. Les troubles d'Espagne empêchent peut-être la fabrique de prendre de l'accroissement, mais la vente est satisfaisante et cela suffit.
On obéit aux lois, on respecte l' Empereur, on se résigne à la conscription et l'on se trouve bien comme on est.
 
 
6e journée.

 
De Langogne à Châteauneuf.
 
Chateauneuf- En allant de Langogne à Châteauneuf, la route prend la direction du S.O. et, par des pentes plus ou moins ondulées, on s'élève insensiblement jusqu'à Ciamouze, petit village qui se trouve à une heure et demie de chemin de Langogne. De ce point, la route s'élève encore jusqu'au pied du cône tronqué, au haut duquel le bourg de Châteauneuf se trouve situé. La partie de route de Langogne à Châteauneuf, quoique n'ayant plus de fossés, est assez viable. Elle passe sur un sol entièrement granitique. Elle est conséquemment plus solide, d'ailleurs on y a fait l'année dernière quelques réparations provisoires. La route ne traverse point Châteauneuf, elle est tracée au pied du monticule dont j'ai parlé. Il y a à peu près dix minutes de chemin pour parvenir au bourg.
 
Ce lieu est particulièrement remarquable par les ruines d'un château fort devant ChateauneufChatlequel Bertrand Duguesclin termina sa glorieuse vie. J'ai vu la petite maison ou plutôt la place de cette maison. Son corps y resta déposé jusqu'au moment où le commandant du fort vint remettre sur sa bière les clefs qu'il s'était engagé de lui rendre à une époque convenue. Ce fort devait être un point militaire très réputé. Il n'en reste plus que quelques pans de murailles prêts à tomber. Les habitants de Châteauneuf en enlèvent chaque jour des pierres pour bâtir leurs maisons.
 
ChateauneufAnglaisLe pourtour de ce monticule est parsemé de roches granitiques assez considérables, souvent placées les unes sur les autres. On en voit une que nous avons estimée devoir peser de 20 à 25 milliers de kilos et que l'on met en mouvement avec la seule force d'un doigt. Sans doute que le point par lequel elle est portée forme pivot, mais sa surface inférieure n'est pas assez ronde pour qu'elle put être déplacée sans une force très considérable. On rencontre assez souvent de ces roches mouvantes et très difficiles à déplacer.
 
Chateauneuf2Châteauneuf. - Châteauneuf est chef-lieu de canton et de justice de paix. J'y ai trouvé les maires et les curés de toutes les communes.
 Le maire est un notaire nommé Roche, remplissant assez bien ses devoirs. Le juge de paix est un bon propriétaire nommé Bonnet.
Le curé et le vicaire m'ont paru être de braves gens. Leur église est pauvre et en fort mauvais ordre. En général, les maires et le clergé sont d'un assez bon esprit dans ce canton.
 
Dans le département de la Lozère on mange beaucoup et fort longuement. On sert ordinairement à 3 services et si la cuisine n'est pas savante elle est au moins très abondante. M. Roche voulant renchérir sur l'usage nous a donné 4 services. Au dernier, il y avait 22 plats de rôti.
 Je suis toujours obligé de prévenir que je ne peux donner au dîner que 5 quarts d'heure au plus, la montre à la main. On se plaint beaucoup et pour se consoler on se remet à table quand je suis parti.
 
Il y a un marché par semaine à Châteauneuf. On y vend des grains et des bestiaux. Toutes les maisons sont bâties autour de la place du marché. Le bourg ressemble assez à une citadelle, qui a une place d'armes entourée de casernes peu élevées.
 
 
Malgré l'âpreté du climat, le pais est abondant en céréales, mais il faut semer en août et si le moment de la récolte est tardif on est quelquefois obligé de se servir de la semence de l'année précédente. On manque de bois dans ce canton. On en allait chercher dans la forêt de Mercoire, mais cette forêt ayant été entièrement ravagée j'ai défendu qu'on y coupât du bois jusqu'à nouvel ordre. Je parlerai dans mes observations générales de l'état forestier du département.
 
 
De Châteauneuf à Mende
 
habitarelle.

 - Pour aller à Mende, on descend le monticule de Châteauneuf et au bas on rencontre un petit hameau composé de 3 à 4 maisons qu'on nomme l'Habitarelle. C'était dans ce hameau qu'habitait Duguesclin pendant le siège.
 
 



De l'Habitarelle, le chemin s'élève sur les premières couches de la partie de la Margeride. On monte pendant environ 5 quarts d'heure et l'on arrive sur la montagne qui est dans cette partie un peu surbaissée. Le plateau qui se trouve sur cette sommité a environ 2 lieues de large. Il se nomme le Palais du Roy. La tradition ne dit point comment ce nom lui a été donné.habitarelle2
 Ce passage est le plus dangereux de tout le département pendant l'hiver. La grande quantité de neige qui le recouvre efface toutes les traces de chemins. Les brouillards y sont quelquefois tellement épais qu'à peine voit-on deux pas devant soy.
Les vents y sont si forts qu'ils soulèvent la neige en poussière tellement fine qu'elle pénètre jusque dans l'intérieur des vêtements sans qu'on puisse s'en garantir. Enfin, le froid y est si vif que l'inaction y est bientôt suivie de l'engourdissement.
 Chaque hiver il arrive beaucoup d'accidents sur ce passage. On a proposé plusieurs moyens de les rendre plus rares.
Le premier ce serait de planter la route d'un bout à l'autre et assez serré pour qu'on ne put pas perdre la trace. On répond à cela que les arbres ne tiendront pas contre les vents, que le sol est trop humide, qu'il n'a pas assez de profondeur, que les bergers arracheront les arbres avant qu'ils soient assez forts pour se défendre.
Le second, serait de planter de grands jalons de pin de 15 pieds de hauteur et de 6 pouces d'équarrissage à la distance de 2 ou 3 toises les uns des autres. On croit que ces jalons seraient facilement coupés et enlevés et qu'on aurait fait une grande dépense sans en tirer ce qu'on s'en serait promis.
 Le 3 et le plus certain serait d'établir sur la route une quantité suffisante de petits obélisques granitiques de la hauteur de 8 à 10 pieds. On les appelle des montjoies. Il y en a déjà en assez grand nombre, mais ils sont mal disposés et à des distances trop éloignées. Il faudrait au moins doubler ce nombre. Le seul obstacle à ce projet ce serait la dépense qui est toujours forte quand il s'agit de tailler le granit.
 
La route sur le Palais du Roy est en assez bon état. La moitié est refaite à neuf, l'autre le sera à peu de frais parce que le sol est bon et les matériaux solides. Il n'y a pas sur le Palais du Roy une seule baraque ni un seul arbre. On y rencontre les mêmes graminées que sur la Lozère. Un grand nombre de moutons y paissent pendant l'été.
 
Après avoir traversé le Palais, on descend une côte dite de St-Martin et on arrive à une baraque qui se trouve à peu près à la même hauteur que l'HabitarelIe. Cette baraque est sur le côté gauche du chemin vis-à-vis le village de la Colombèche qui en est à 5 ou 6 minutes de distance. La côte est belle et bien entretenue, peut-être un peu rapide dans quelques endroits. M. l'ingénieur en chef m'a dit qu'il existait un projet de tracé qui la mettrait sur une pente de 3 pouces par toise.
 
De la Baraque on parcourt plusieurs ondulations et on descend successivement jusqu'à l'embranchement de la route n°106 avec celle n° 127. La dernière descente est à refaire en entier. On a le projet d'en changer le tracé et de faire gagner la route n° 127 par un angle presque droit.
 
Le point d'embranchement de ces deux routes est près de la côte de Mende qui est très belle et très bien entretenue. Il faut 3 quarts d'heure pour la descendre.
 
 
Il y a cela de remarquable dans le chemin du Palais du Roy à Mende que le Causse s'appuye à la montagne granitique sans aucune intersection de rivière, tandis que presque toujours les causses sont des espèces d'îles que les eaux semblent avoir séparées des montagnes d'autre nature.
 
 
 
 

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